shimmy shimmy grass, 2003-2010

Jardin virtuel et évolutif évoluant en temps réel suivant les données météorologiques du lieu d’exposition
© photo : Parasol Unit Foundation

Vues de l’exposition  Momentary Momentum : Animated Drawings
03.03.07 > 15.04.07, Parasol Unit Foundation for Contemporary Art, London
WWW.PARASOL-UNIT.ORG

Production
Le Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, 2003
WWW.LEFRESNOY.NET
Eana, Terre Des Possibles, 2008
Pôle Image Haute-Normandie, 2008
Frac Réunion, 2010
ESBA Réunion, 2010
Collections publiques / Public collections
FRAC Réunion, St Denis de la Réunion, F, 2010

Collaboration
Code : David Deraedt (Flex / AIR, ActionScript3 + PHP)
Musique : Olivier Bruggeman
Prix
«Grand prix» in New Media category for Shimmy Shimmy Grass (new media installation), Split Film Festival, «film, video, new media», Split, HR, 2004

Shimmy Shimmy Grass est un microcosme végétal virtuel éphémère, dont l’évolution autonome et aléatoire est régie par un programme informatique. Une flore digitale et imaginaire se déploie, envahie l’espace, s’insérant de façon poétique dans le lieu qui l’abrite. Ce jardin sauvage inspiré de l’Ile Derborence du paysagiste Gilles Clément est implanté dans un lieu inaccessible et protégé, et ne se révèle au spectateur que par sa vision extérieure. Ce projet d’installation in situ est présenté sous la forme d’une data projection sonore sur un support en verre. L’évolution de ce jardin s’inspire de systèmes simples de vie particuliers à ce type d’écosystème  : vie, mort, reproduction, tension, dualité… Ce projet empreint de poésie et de fragilité, poursuit les intérêts graphiques, thématiques de Qubo Gas et l’attachement porté aux compositions subtiles et délicates. La création d’une banque de données d’éléments graphiques, donnant naissance à une flore imaginaire, incontrôlée, à l’issue et à la pérennité incertaine, constitue le fil conducteur de ce projet.

L’île Derborence de Gilles Clément aborde le concept de jardin sauvage où l’intervention de l’homme est bannie, ainsi que l’idée d’une confrontation avec un milieu urbain défavorable, dégageant ainsi une certaine poésie qu’entend explorer Shimmy Shimmy Grass. L’île Derborence est un jardin inaccessible, implanté sur les hauteurs d’un bloc de béton de près de 3000m2 au cœur du Parc Matisse à Lille. La forêt inatteignable, privée de surveillance, de traitements quelconques, d’entretien, d’eau, évolue librement sans aucune intervention humaine en plein cœur d’un environnement urbain, confrontée ainsi de manière directe à la pollution et autres nuisances urbaines. Gille Clément soumet ainsi son île Derborence à la réflexion afin d’en tirer un enseignement pour gérer la nature au plus juste. Il remet ici   en cause les mythes anciens qui placent l’homme au centre du monde et en position de dominant. Gilles Clément propose, avec son concept du jardin planétaire, une nouvelle légende, une nouvelle lecture de l’univers dans cet espace où s’entremêlent nature végétale et animale, civilisation, culture. L’homme est absent, gît en tout point et nulle part à la fois, il ne domine plus le monde.

Cette implantation d’un jardin sauvage en plein cœur d’un environnement hostile, cette idée d’inaccessibilité et du non contrôle de son évolution, présent dans l’Ile Derborence, constitue la genèse du projet Shimmy Shimmy Grass. Implanter un jardin caché, un microcosme sauvage et éphémère dans un espace clôt et fermé au public, introduit une vision poétique et évanescente dont la fragilité est d’avantage soulignée par la dominante urbaine des lieux où il s’insère (en l’occurrence le Fresnoy pour lequel il a été conçu). L’unique vision de ce jardin est une projection digitale sonore sur une paroi translucide, présentant une vue de face de son activité végétative. Le lieu où est situé le jardin est donc inaccessible au public. L’espace proprement dit est fermé par cette séparation vitrée sur laquelle est projetée une vision d’ensemble du jardin respectant la perspective, telle une fenêtre s’ouvrant sur un paysage extérieur*. La superficie de l’espace où est implanté virtuellement le jardin est entrée dans les données du programme informatique qui vient alors contraindre son déploiement dans cette même surface.
Le jardin s’intègre alors parfaitement à l’architecture du lieu, révélant la possibilité d’une activité végétale cachée ou l’éventualité d’une infiltration de la nature.

Une banque de données d’éléments graphiques constitue une flore irréelle aux fougères multicolores, champignons magiques et autres mauvaises herbes enchantées, poursuivant l’univers surréel et poétique de Qubo Gas. Environ deux cents spécimens végétaux imaginaires crées à partir de dessins sur papier ou sur ordinateur, forment un étrange herbier décomposé en famille de plantes. Chaque famille de plantes a ainsi des caractéristiques physiques et sonores particulières qui réagissent différemment, déterminant ainsi leur évolution. Le processus d’évolution de chaque plante est décomposé en trois phases  : naissance, maturation, dégénérescence. À chaque plante est attribuée une gamme de sons qui reflètent également ces trois cycles. En se développant, le jardin révèle alors une curieuse composition musicale, constituée de sons très subtils et ponctuée de courtes mélodies.
Si la flore de ce jardin sauvage est d’ordre imaginaire, poétique, elle possède néanmoins les caractéristiques évolutives et organiques d’un environnement végétal réel. Les plantes poussent, se propagent, se fanent, meurent et disparaissent, engendrant un renouvellement perpétuel et rapide de la végétation.

La structure florale du jardin et sa composition graphique se mettent en place de façon totalement autonome et incontrôlable selon des critères bien précis. Une fois enclenché, le jardin est totalement livré à lui-même et évolue progressivement en temps réel de manière cyclique et naturelle sur la durée de l’exposition. Le programme récolte en temps réel sur Internet les données météorologiques fournies par le Metar, système transmettant les données climatiques aux aéroports internationaux. Le jardin est ainsi connecté en permanence au « Metar » de l’aéroport le plus proche du lieu d’exposition, et récupère en temps réel le niveau de température, le taux d’humidité, le niveau d’ensoleillement, la couverture nuageuse, qui agissent ainsi sur le développement du jardin. Cette flore sauvage évolue de jour comme de nuit le temps de l’exposition, développant deux phases, diurne et nocturne. Selon les données météorologiques, le niveau d’ensoleillement ou le taux d’humidité par exemple, l’activité du jardin est plus ou moins intense. Les plantes peuvent totalement envahir l’espace, foisonner, comme ne pas supporter les conditions climatiques et péricliter. Le devenir de cette flore peut donc devenir incertain, et la dégénérescence du jardin totalement plausible.

Cette installation fonctionnant de manière in situ, chaque environnement végétal est donc unique, éphémère et non reproductible. Chacune de ses implantations propose une mise en place singulière en accord avec l’architecture du lieu qui l’accueille, jouant sur des notions d’apparition et de vision poétique. L’éventualité de sa disparition, l’idée d’une existence éphémère dépendant de la durée de sa visibilité et des conditions climatiques, assimile cette flore sauvage à une sorte de jardin chimérique et évanescent. Un environnement délicat à l’équilibre fragile, qui s’accommode de l’espace dans lequel on l’introduit. Un écosystème qui sommeille et se met en activité selon notre bon vouloir.

Expositions, prix…
. Rock Creek Park, exposition personnelle, Musée Léon Dierx, St Denis, Île de la Réunion, F, 2011
. Video Re:View, exposition personnelle, Katowice, PL, 2011
. Beer Barrel Polka, Galerie Ho, exposition personnelle, Marseille, F, 2008
. Gnik Nus, Centre Arc En Ciel, Liévin, F, 2008
. Juan Mirò Fundaciò, exposition personnelle, Barcelona, Spain, 2007
. Blips, Drips and Strips, Galerie My.Monkey, Nancy, F, 2007
. Cloud Cuckoo Land, exposition personnelle, Galerie Guy Chatiliez, Tourcoing, F, 2005
. Floating Worlds (Position of Contemporary Drawings 5), Delikatessenhaus gallery, Leipzig, D, 2010
. Hors Du Commun (Normandie Impressionniste), exposition collective, (Commissariat / curator : Transat Vidéo, Caen), Abbaye Aux Dames, Caen, F, 2010
. Jardins#1, exposition collective, Houilles, F, 2009
. Nature en Kit, Mudac, exposition collective, Lausanne, CH, 2009
. Une Autre Histoire, Centre d’art et de culture, exposition collective, Meudon, F, 2009
. Trans-Faires, exposition collective, BBB, Toulouse, F, 2009
. De l’art numérique et du Net art : le web matériau de création, La Bibliothèque nationale de F, Paris, F,
. Dans la Nuit, des Images, exposition collective, Palais, Paris, F, 2008
. EB1, La Goutte d’Or, exposition collective, Paris, F, 2008
. Bucoliques, Abbaye de Valasse, exposition collective, F, 2008
. Momentory Momemtum : Animated Drawings, exposition collective, Kettles Yard Gallery, Cambridge, UK, 2008
. i^3 Hypermedia Festival, New Media Festival, Chicago, 2008
. Paesaggi Di Rete, exposition collective, Netspace, MAXXI, Roma, It, 2007
. Paysages Paradoxaux, exposition collective, ISELP, Brussels, BE, 2007
. Momentory Momemtum : Animated Drawings, exposition collective, Parasol Unit, London, UK, 2007
. Plaisir D’Edo, Musée des Beaux Arts et de la Dentelle, exposition collective, Calais, F, 2007
. Nuits Numériques, New Media Festival,Centre St Exupéry, Reims, F, 2007
. Version animée, exposition collective,Centre de l’Image Contemporaine, Geneva, CH, 2006
. Naturéel, exposition collective, Galerie FraîCH’Attitude, Paris, F, 2006
. [Enter] Nature, exposition collective, Galou Gallery, Brooklyn, New York, USA, 2006
. Bildmusik, M12, BErlin, Germany, 2006
. Pulse, Galerie Anne Barrault, Art Fair, New York, 2006
. Pas de Copyright sur les Rêves #2, exposition collective, Galerie Anne Barrault, Paris, F, 2006
. Netmage Festival 06, New Media Festival,Bologna, It, 2006
. Il Giardino, exposition collective, MuseoLaboratorio of Contemporary Art in Città Sant’Angelo, It, 2005
. DIVA, Art Fair, Digital & Video Art Night, Galerie Anne Barrault, Brussels, 2005
. DIVA, Art Fair, Galerie Anne Barrault, Embassy Suites Hotel, New York, 2005
. Pas de Copyright sur les Rêves, exposition collective, « Carte Jeune Génération », with AFAA, Institut Culturel Français, Prague, CZ, 2005
. Festival Ondulations, La Roche qui Boit, F, 2005
. New Sounds, New Visuals, exposition collective, Le CuBE, Issy les Moulineaux, F, 2004
. Waves BEcome Wings, Treesaresospecial Gallery, Tokyo, Jp, 2004
. Wall List, exposition collective, Broadway Gallery, New York, USA, 2004
. Audioframes, exposition collective, Sonic Landscapes, Lille 2004, Lille, F, 2004
. Panorama 5 « Jamais Vu », exposition collective, Le Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing, F, 2004
. File, Electronic Language International Festival, New Media Festival, São Polo, 2004
. E-Magiciens, « Rencontres européennes de la jeune création numérique », Valenciennes, F, 2004
. ARTRONICA 2004, Digital Arts Festival, Bogota, 2004
. Champ Libre, DESERT, « 6e Manifestation Internationale Vidéo et Art Electronique », Montréal, 2004
Official selection for Shimmy Shimmy Grass
. ARBORESCENCE 0.4, « Art, Nature et Nouvelles TeCHnologies / Art visuels, numériques, vidéo, performances et musiques », Aix-en-Provence, F, 2004
. Split Film Festival, « film, video, new media », Split, Croatia, 2004
. COURTisane, Festival for short film, video and new media edition 3, Ghent, BE, 2004
. Panorama 4 « Paysages persistants », exposition collective, Le Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, Tourcoing, F, 2003
. E Magiciens, « Rencontres européennes de la jeune création numérique », Valenciennes, F, 2003
Official selection for Shimmy Shimmy Grass in the « Interactive Artwork contest »